mercredi 19 septembre 2012

Tendance couleur : le vert émeraude

Depuis quelques temps j’ai envie de vert : vert émeraude, vert gazon plus tendre ou vert sapin plus sombre… que ce soit en déco, mode ou graphisme… le vert m’interpelle, m’inspire, j’aime !


En décoration je trouve que c’est une couleur forte, une couleur « statement » peu courante, pas évidente à associer, qui donne tout de suite du caractère à une pièce.  
Je la verrai bien accompagner du bleu Klein, comme dans l’appartement de l’extravagant Vincent Darré ou carrément du rose Malabar, comme chez la trendsetteuse Margherita Missoni.

En mode, on a beaucoup vu de vert émeraude dans les défilés de cet hiver chez Kenzo, Lanvin, Miu-Miu... J’ai envie de l’associer à du bleu marine ou du burgundy (eh oui, c’est LA nouvelle couleur de la fashion sphère. En 2012, dire « bordeaux » ça doit surement avoir des relans de bourgeoise seventies ou évoquer la vieille 504 de nos parents :-) je trouve ça très élégant.
Ou encore avec une touche de rouge et de léopard, ça signe une allure « branchouille » plus osée.

En attendant de me lancer, j'entretiens cette addiction en collectionnant les images sur Pinterest. C'est là où vous trouverez tous les détails et la provenance des photos de ce mood board.

Edit du 8 décembre 2012 : le vert émeraude est LA couleur Pantone 2013 ! J'en parle ici

samedi 1 septembre 2012

Sophie Calle à Arles : Chez ces gens là, on ne pleure pas

Un peu après la bataille, voici mon retour du festival de la photographie d’Arles
Le fil conducteur de cette année, la prestigieuse Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, pouvait laisser penser à une édition moins riche. Mais j’y ai découvert de très bonnes expositions et de jolies surprises.

Je reviendrai peut être en détails dans un autre post sur mes coups de cœur. Aujourd’hui j’avais envie de parler de l’exposition hors les murs de Sophie Calle intitulée « Pour la dernière et pour la première fois ».


L’histoire se passe à Istanbul.
« La dernière fois », c’est la dernière image en photos et en mots de personnes qui ont subitement perdu la vue.
« La première fois », c’est la projection simultanée de courts métrages qui montrent différentes personnes aveugles, face à la mer, qu’ils n’ont jamais vu.

J’ai été particulièrement émue par cette seconde partie de l’exposition. Comme toujours, je trouve qu’à travers des histoires individuelles, Sophie Calle arrive à toucher l’universel et faire écho à des douleurs personnelles.

La scénographie du lieu y était pour beaucoup. Nous sommes projetés dans une pièce sombre, cernés d’écrans où défilent en boucle les courts métrages, envahis par le bruit incessant de la houle, ne sachant où porter son regard.

J’ai été saisie par le courage de ces hommes et ces femmes, plus ou moins jeunes, qui ont accepté d’offrir leur visage nu au voyeurisme de la caméra chargée de saisir en gros plan l’expression de la moindre émotion. Ainsi livrés à l’indiscrétion de nos yeux qui peuvent voir.
La dignité de ces personnes, appartenant à une culture, un âge ou une classe sociale où les émotions ont peu de place.
Leur retenue, comme une acceptation de leur condition, pendant de longues minutes…puis, insidieusement, la vague de tristesse, qui vient de loin, et finit par envahir leur visage. La mer qui monte dans leurs yeux inertes.
Et cette vague ultime, qu’on ne voit pas mais qu’on imagine, qui les submerge de chagrin. J’avais envie de crier cette injustice à leur place, de hurler leur désespoir.
Après, le chant sourd et hypnotique de la mer qui lave la tristesse, berce les cœurs et apaise les esprits.