mercredi 30 novembre 2011

l'étrangeté ordinaire de Diane Arbus


J’ai été voir Diane Arbus au musée du Jeu de Paume aujourd’hui. D’elle, je croyais qu’elle photographiait exclusivement les « freaks », les marginaux, montres humains, bizarreries de la société.
En fait, il s’avère que son travail porte plus largement sur les classes populaires de l’Amérique des années 50 et 60. Elle a tout de même un intérêt pour les personnes qui échappent à leur condition, qui sortent du cadre, d’où les nombreuses photos de transsexuels, nudistes…

Ses photos ne reflètent pas pour autant une tendresse pour ses personnages, il n’y a pas une volonté de pathos non plus. On y voit une distance avec le sujet, elle se contente de montrer.
La plupart des photos ne sont pas des clichés pris sur le vif, le sujet pose. Mais l’objectif de Diane Arbus n’est pas de présenter les personnages sous leur meilleur jour, de les magnifier, mais de les montrer simplement tel qu’ils sont dans un décor familier.

Tout cela donne des photos sombres où règne une certaine étrangeté, par le côté cru de l’intimité mise en avant, l’aspect parfois glauque des personnages ou du décor, l’absence de recadrage qui révèle des ombres ou des détails d’un objet hors champs.

Son univers me rappel celui d’un photographe de mode que j’aime particulièrement, Juergen Teller chez qui on retrouve des photos intimistes, prises de prés, avec un cadrage volontairement approximatif, des personnages qui ne posent pas, des décors vieillots, des détails du quotidien visibles, un style faussement ordinaire.

Diane Arbus au Jeu de Paume, jusqu’au 5 février 2012

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