mercredi 15 décembre 2010

collectionneuse de petits riens

De mon précédent voyage j’ai débuté une collection. De regards qui n’arrivent pas à se détacher, de gestes qui se prolongent, de mots mesurés, choisis, à défaut d’en dire d’autres, de silences qui enveloppent et protègent comme un cocon, de phrases lancées comme des flèches aussi, pour qu’elles atteignent leur cible, d'une présence qui consume…

Ces petits riens ramassés sur mon chemin, je les chérie comme des trésors. Parfois ils me suffisent, parfois je me mets en quête d’en dénicher d’autres, en fouillant, en questionnant… Mais comment le pourrais-je vraiment ? Le voyage a pris fin.

Régulièrement,  je contemple ma collection : j’exhume chaque souvenir précieusement conservé, je le caresse, je le polie, je le magnifie. Je me remémore l'instant avant, le moment après, je pars…

On me dit de sortir de ma bulle, de me confronter à la réalité… pas tout de suite, j’y suis bien…

mardi 14 décembre 2010

alors que tes yeux sont sur elle

Coeur de Pirate - Francis

Francis, les mots restent bien coincés devant cette fille qui ne demande
Pas mieux que de se faire aimer
Toi, tu ne sais pas comme t’y prendre
Ta gorge resserrée, et ton cœur bat de plus belle
Alors que tes yeux sont sur elle

samedi 27 novembre 2010

faux semblants

Il y a ces gens que je côtoie dans le cadre de la mode, on ne vient pas du même monde je crois…
Dans leur monde, on se voit, on passe du temps ensemble. Mais en dehors de ces moments, ils n’existent pas, il ne faut pas les solliciter, ils sont très loin. 
Quand on est ensemble, on se tient : on ne dit pas qu’on est content d’être ensemble, on ne s’attache pas.
On parle, mais on ne dit rien.  On parle des autres, c’est plus facile…
Si on a bu, on se lâche. C’est l’exutoire. On vit des ambiances de fin du monde : on s’aime, démesurément, on répand  son manque d’amour sur l’autre, on dégouline de besoins, d’envies et de pulsions... Le lendemain c’est oublié.
Et moi, je participe. Ou je ne parle pas. Je suis perdue, je n’ai pas encore trouvé comment rester moi au milieu d’eux.

lundi 11 octobre 2010

dernier matin d'été


La vue n’est pas très belle, mais il y a cette perspective, l’horizon comme un tremplin, et le ciel pour m’envoler !

vendredi 1 octobre 2010

1er grand défilé : Lanvin SS11


La mode serait devenue populaire… C’est ce que disait dernièrement une personne qui travaille dans ce milieu. Il n’y aurait plus cette excitation pendant la Fashion Week de se retrouver entre soit et d’avoir le privilège de découvrir les dernières collections.
La faute aux bloggeuses. Elles  ont eu accès aux défilés qui ne sont plus le cénacle de quelques journalistes élues et s’empressent de les commenter sur leurs blogs.
La faute à internet aussi qui achève de lever le mystère en mettant en ligne le jour même toutes les photos et vidéos des défilés.
Les journalistes perdent leur rôle et leur légitimité de décrypteuses de tendances. Tout le monde a la même information en même temps. La fête est gâchée.
Ok mais le spectacle du défilé dans tout ça ?
Moi, Lanvin c’était mon troisième défilé, mais mon premier vrai grand défilé.
Je peux vous dire que tout en haut des gradins, dans l’obscurité de la salle, quand la musique s’est lancée et que le premier mannequin s'est avancé d'un pas décidé, j’étais emportée, je volais, mes pieds ne touchaient plus le sol.
Je me disais que ce que j’aimais le plus dans la mode et que j’aimerai préserver le plus longtemps, c’est l’émotion que ça me procure !
Alors quelle est la bonne distance à avoir pour travailler dans ce domaine qui m’exalte, sans pour autant y sacrifier cette exaltation ?

mercredi 22 septembre 2010

bientôt mon anniversaire

J’aimerai,
Être grisée,
Être entourée de quelques amis que j’aime bien,

Me balader jusqu’à pas d’heure dans Paris, sentir la douceur de la nuit comme ce soir, me sentir libre,
Faire la Nuit Blanche (parce que ça sera la Nuit Blanche)
Danser un peu aussi, pas pour me retourner la tête mais pour m’échapper, m’envoler,
Dire n’importe quoi, dire  des bêtises,
Parler à des inconnus, rigoler,
Échanger des regards complices, sourire
Être juste bien…

vendredi 26 mars 2010

la Boîte

A l’origine de ce blog il y a cet exercice imposé, « La Boîte », pour nous aider à exprimer notre sensibilité à la création.
Un exercice périlleux, vertigineux, où rien de plus n’est précisé et où tout est permis. Une chance incroyable d’explorer son univers artistique, esthétique, son monde intérieur.

Ce projet a occupé mes pensées pendant au moins deux mois et a été un long cheminement avant d’aboutir à ce résultat.
Pour moi, il y aura un avant La Boîte et un après. Cet exercice m’a véritablement ouvert des portes, je ne sais pas encore où cela va me mener…

lundi 22 février 2010

la mode, le style


La mode m’a toujours intéressée. Depuis que je suis petite, j’adorais habiller mes poupées mannequin avec trois fois rien, à défaut d’avoir des tenues bien à elles : un vieux gilet blanc tricoté de bébé devenait un imposant manteau de fourrure, un mouchoir se transformait en une élégante robe bustier… et mes poupées étaient parées pour vivre des aventures mondaines !
Par la suite, j’ai essayé de suivre la mode, de loin, tant bien que mal. A 15 ans je portais à l’envers les gilets de ma mère pour imiter les pulls col V dans le dos de mes amies, à 20 ans je m’efforçais de me constituer un style en copiant discrètement celui de Valentine… C’était la période des tailleurs très épaulés, des 501 et des tops Agnès B.
Mais j’avais toujours l’impression d’avoir une année de retard, pas le bon vêtement au bon moment. La mode c’était comme la quête du Graal !
Les années passants, j’ai appris ce qui m’allait, ce que j’aimais, mon style s’est affirmé et c’est devenu moi dont on s’inspirait, qu’on copiait. J’étais très surprise au début, puis j’en ai tiré une certaine fierté, et même un sentiment de revanche. Le « vilain petit canard » qui bricolait des tenues, qui ne savait pas, qui observait et imitait, avait « dépassé » ses maîtres !
La mode ne m’est pas pour autant devenu un plaisir ou une victoire… c’était une torture avec ses éternelles questions en début de saison : quel look fallait-il avoir ? Etait-ce le bon vêtement ? La bonne couleur ?... J’étais connue par mes amies pour mes hésitations, pour acheter et rendre la semaine d’après, pour regretter. Le moindre achat était scrupuleusement soupesé, j’avais toujours du mal à me décider et mes virées shopping se transformaient en séances d’introspection et de torture mentale !

Alors quand j’ai commencé à m’intéresser de façon compulsive à la mode, en analysant toutes les photos de défilés, en m’informant sur les blogs, en épluchant la presse française et étrangère, en participant à des conférences, ma sœur m’a mise en garde : ma parfaite maîtrise des tendances allait m’enfermer dans des codes rigides qui allaient rendre l’exercice de la mode encore plus difficile et contraignant ! Et j’allais chercher à me conformer à la tendance et je n’allais plus être originale ou développer mon propre style.
Et pourtant c’est tout le contraire qui est arrivé !
La perception des tendances m’a donnée énormément confiance en moi : je savais ce qui se faisait, ce qui était à la mode et ce qui ne l’était pas. Je le savais même mieux que les vendeurs des magasins, puisque je connaissais leurs collections futures et celles des autres.
Mon orgie d’images à fait que j’ai vite été influencée par des silhouettes des saisons actuelles, passées et futures, de créateurs connus ou pas, français ou étrangers, des images vues sur des blogs, des magazines…  Cette fois ci je n’ai pas cherché à copier ces looks, ils ont été un déclencheur, une envie, et j’ai composé des tenues personnelles à partir de ces émotions ou ces impressions. D’ailleurs, la plupart du temps, on ne retrouve pas grand-chose de la silhouette de départ dans ma tenue… la couleur d'un vernis à ongle ? Des volumes ? Un genre ? Une palette de couleur ? Mais je n’y attache pas d’importance. L’essentiel ce sont les histoires que je me raconte, les références que j’ai, peu m’importe qu’on identifie ou non le style que j’ai voulu donner.

Je me suis mise aussi à puiser à nouveau dans des vieux vêtements et à constituer des tenues avec des éléments du passé, plus vraiment au goût du jour, un peu comme quand j’étais enfant en fait. J’aime bien cette idée de me retrouver…
J’ai compris aussi que la mode c’était une multitude de propositions, même si des tendances se dégagent toujours ! Et aujourd’hui je m’intéresse autant aux grandes tendances qu’aux jeunes créateurs moins influents dans la mesure où je suis sensible à leur esthétique, à leur vision de la mode.
Le fait de m’être rapprochée de la mode m’a finalement donné une grande liberté par rapport à ma façon de m’habiller. Aujourd’hui je ne cherche plus mon style. Je sais qu’il n’est pas unique, qu’il sera influencé par mes humeurs, par mes émotions, par mes rencontres. Je sais qu’il sera alimenté par mon histoire, par mon vécu, par mon univers esthétique. Et même si au final je reste assez conventionnelle et pas si décalée dans ma façon de m’habiller, j’aime savoir que ma tenue est le reflet d'une histoire que je me suis racontée.
Je pense qu’au final, c’est ça qui fait le style unique d’une personne !

lundi 1 février 2010

tu seras une femme ma fille


J’ai bien aimé ce livre, il se lit vite, facilement. Il répond tout à fait aux critères "réclamés" par l'édititrice de Nathalie Rykiel : un livre dont « la femme qui rentre de son travail le soir, dans le RER » ne décroche pas.

Mais c’est un livre qui m’a à chaque fois laissé triste ou avec un vague à l’âme. Je me suis dit que j'aimerai être cette femme ou que j’aurai aimé qu’elle soit ma mère.
J'aimerai être cette femme accomplie personnellement et professionnellement, entourée de ses filles, de ses amies,  aimée de sa mère, de ses amants.  J’aimerai être cette femme qui trouve sa voie professionnellement, qui réussit à se démarquer de sa mère, qui  se crée des mondes à son image à l’intérieur de l’univers imposant de sa mère, et dont la place au sein de la Maison de Couture s’affirme progressivement mais magistralement !
Je suis impressionnée par ses réalisations et par ses audaces.
Et je suis envieuse aussi de l’aura de sa mère dont elle a bénéficié, de cette force et de cette confiance qui se lègue dans cette famille.
J’aurai aimé qu’elle soit ma mère, qu’elle me transmette sa féminité, sa séduction, ce lien mère-fille tissé avec sa propre mère, la bienveillance de ses amies et de ses proches, cet esprit clanique, protecteur…
J’ai été émue par les pages où elle parle de ses filles. On y ressent tout l’amour d’une mère, mais plus encore : de l’admiration… Il me semble que c’est rare qu’une mère utilise ce mot en parlant de ses enfants. Et du respect aussi, pour ce qu’elles sont, pour leurs différences…  Je trouve ça très fort, précieux.

J’ai été touchée également par les passages où elle évoque son frère et sa cécité. Elle a cette phrase très belle « Ma mère est brisée, mais se tient droite », ça donne une dimension romanesque au personnage de Sonia Rykiel. 
En résumé, un livre qui décrit beaucoup d’amour et de respect entre une mère et une fille, entre une mère et ses filles, mais dont on sent que l’envie narcissique de laisser une trace, de marquer de son empreinte dépasse le besoin vital d’écrire et de s’exprimer. On sent une composition du récit un peu forcée, comme si l’auteur s’appuyait sur une trame ou un questionnaire fourni par l’éditeur.